Regard oblique


100x40x45cm,  carton gris, papier miroir,  2005

Regarder le visage d’en face tout en apercevant le derrière de ma tête que, d’habitude, je ne vois pas.

Voici la découverte étrange permise par cet objet qui abolit le face-à-face imposé par la rencontre de deux inconnus.

Je suis venu d’un pays étranger et, pour moi, le visage me tient lieu d’identité parce qu’il renvoie à mon pays d’origine.

En effet, je viens d’Asie et mon visage est différent des visages communs autour de moi. Intrigué par cette rupture introduite dans le paysage des visages familiers, on me demande donc souvent ma nationalité et des informations sur mon pays natal, car même si la personne connaît l’existence de mon pays, elle n’en connaît en général pas plus que le nom, et lui donne une vague identité… étrangère.

L’endroit d’où je viens est devenu une terre inconnue, bien qu’il existe sur la carte. Le derrière de ma tête existe bel et bien, mais il n’existe pour moi que sur une carte imaginaire.Dans ce travail, je propose aux personnes qui ne se connaissent pas de scruter un endroit situé à l’origine et de le reconnaître comme s’il s’agissait au départ d’une terre inconnue.

L’angle selon lequel j’ai disposé les miroirs permet aux utilisateurs de voir dans le même temps leur visage et l’arrière de leur tête. Les deux personnes se tiennent côte à côte bien qu’elles conservent l’impression d’un face-à-face.

Sans titre (regard oblique)
75x36x40cm,  laiton,  2007